Le site NATURA 2000 Marais de
l'Erdre, dont fait partie le ruisseau du Rupt, directement menacé par le tracé NORD, abrite au total 9 espèces animales d’intérêt
communautaire (Union Européenne)
Agrion de mercure (Coenagrion mercuriale)
La population actuelle et les habitats de cette
petite libellule sont désormais bien ciblés sur le site Natura 2000. L’Agrion se trouve, en petites colonies, sur quelques affluents des marais encore aptes à répondre à ses exigences écologiques
et biologiques. La population et l’habitat de cette espèce semblent être en assez mauvais état de conservation et ne sont pas à l’abri d’une disparition prochaine sous l’influence conjuguée de la
fermeture des cours d’eau par une ripisylve non entretenue, de l’envasement et l’ensablement des affluents du fait de l’érosion en amont et de la pollution des eaux d’origine agricole et
domestique. Il apparaît donc urgent d’entreprendre la réhabilitation de ces habitats
Triton crêté (Triturus cristatus )
Cet amphibien fréquente habituellement les mares du bocage jouxtant les marais. La population de Triton crêté est fortement menacée sur le site, essentiellement en raison du comblement naturel ou
volontaire des milieux aquatiques (fossés et mares surtout), nécessaires à sa reproduction. Les étangs et les plans d’eau à vocation récréative et piscicole, qui sont aménagés ici et là dans la
vallée, ne correspondent pas ou peu aux exigences du Triton crêté. Ils ne peuvent donc pas compenser la perte des biotopes de prédilection que sont ici ces fossés et mares, profonds, peu
poissonneux et avec végétation dense et ensoleillement satisfaisant, autrefois nombreux et entretenus par les agriculteurs de la vallée pour l’abreuvement du bétail et désormais comblés ou en
voie d’atterrissement dans le contexte contemporain des nouveaux usages du sol : agriculture moderne, urbanisation, extension pavillonnaire,
…
La Loutre d’Europe (Lutra lutra)
Ce mammifère
connaît actuellement en Loire-Atlantique une période de reconquête, encore timide, de ces bastions originels dont l’Erdre a fait partie et qui est réinvestie par l’espèce seulement depuis
quelques années. La loutre réoccupe prioritairement les vastes marais centraux (Mazerolles, …) et la rivière proprement dite, dont les caractéristiques piscicoles lui sont actuellement
favorables
Les
Chauves souris (Rhinolophus ferrumequinum, Myotis emarginatus, Myotis myotis)
Grand Murin Grand
Rhinolophe Murin à oreilles échancrées
Trois espèces de Chiroptères, pour lesquelles le marais représente une source d’alimentation importante (forte productivité en insectes des marais, pré-marais, boisements et de la rivière) ont
été identifiées sur le site Natura 2000. Il s’agit du Grand Murin, du Murin à oreilles échancrées et du Grand
Rhinolophe.
Les chauves souris ne sont pas spécifiquement inféodées aux marais mais ceux-ci
font partie de la mosaïque d’habitats que ces espèces fréquentent. Leur présence est également liée à la qualité des milieux bocagers environnants où elles vivent et se reproduisent. Les gîtes
d’hivernage, de reproduction ou d’estivage (églises et ponts) ne font que jouxter le site excepté celui du pont du Verdier où une colonie de Murins à oreilles échancrées a été localisée en
juillet 2000.
Ecaille chinée (Euplagia quadripunctaria)
Ce papillon très commun dans la région et inféodé aux zones de bocage
avoisinant les marais, ne représente pas ici d’enjeux particuliers. Cet insecte n’a pas fait l’objet de recherche spécifique, néanmoins les simples contacts ont été cartographiés par
l'EDENN.
Le Lucane Cerf-Volant (Lucanus cervus)
Ce coléoptère particulièrement fréquent dans la région, semble présenter des
populations moyennement développées sur le site. Cette espèce commence à bénéficier de la déprise agricole que ces zones intermédiaires, plus mésophiles, ont connue ces dernières années. Sur un
secteur comme Blanche-Noë en particulier, il apparaît évident que le reboisement spontané des anciennes prairies ainsi que le peu d’entretien des parcelles boisées, vont favoriser, à terme, ce
coléoptère saproxylophage. En définitive, si la population actuelle n’est pas des plus conséquentes, celle-ci peut vraisemblablement se développer dans les 30/40 ans à venir sans que l’on prenne
la peine pour l’instant, de mesures particulières de conservation.
D’une manière générale, le maintien d’îlots de vieillissement dans les
peuplements de Chênes pédonculés et la taille en têtard des haies ou isolée ne peuvent qu’être favorables à ces insectes. Il faut néanmoins être prudent dans les secteurs les plus fréquentés : le
creusement de galeries par les larves du Grand Capricorne dans les branches maîtresses d’un chêne qui peuvent apparaître solides à première vue représente un risque pour la sécurité
publique.
Le Grand Capricorne (Cerambyx
cerdo)
Cet insecte semble rare sur le site. Remarquons toutefois que ses habitats de développement, les peuplements de vieux chênes, ne sont jamais fréquents et étendus dans les zones
humides. Il est aujourd’hui difficile de cerner son véritable niveau de population, même dans les sites les plus favorables. Il se peut qu’à l’instar du Lucane, cette espèce bénéficie localement
du boisement des parcelles périphériques mais sans doute de façon aléatoire : le Grand Capricorne est bien moins ubiquiste que le Lucane et cela prendra de toute façon plus de
temps.